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 Fiche Film : la vie des autres

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MessageSujet: Fiche Film : la vie des autres   Fiche Film : la vie des autres I_icon_minitimeMar 19 Mai - 22:03

Etant élève en audiovisuel je partagerais mes fiches film qui serviront de critique pour ceux qui n'ont pas vu le film dont je traiterais.

Fiche film.


La vie des Autres / Das Leben die Andere
réalisé par Florian Henckel von Donnersmarck
et sortie en décembre 2007.
Oscar du meilleur film étranger 2007 et César du meilleur film étranger 2008.
Genre : Drame.

L’atmosphère du film est triste, plusieurs personnages décèdent sois par accident sois par suicide et la vie de ses personnages n’est pas des plus gaies.
Un film à valeur historique, politique et riche en émotions qui nous replonge à Berlin-Est avant la chute du mur...


L'histoire se déroule en 1984 en République Démocratique Allemande ; Hauptmann Gerd Wiesler, un officier très appliqué de la Stasi, la tristement célèbre police secrète est-allemande, a pour mission d'espionner un couple d'artistes : le dramaturge Georg Dreymann et l’actrice Christa-Maria Sieland pour vérifier leur « parti politique ». Mais l’on apprend tout de suite que c’est en fait le ministre qui souhaite faire emprisonner Dreyman pour corrompre sa femme sans gène.

Thèmes
L’art/l’amour:
Florian Henckel von Donnersmarck, nous montre dans ce film une RDA froide et sévère.
L’art qui est présent tout au long du film réchauffe le spectateur. On se sent réconforté par le savoir, la création, l’amour. Des textes superbes nous sont cités, du piano nous est joué. Tout ceci contribue à former une barrière contre l’univers froid de la RDA. On se sent à l’abri dans cet appartement où humanité, art et amour s’accordent.

L’évolution d’un être froid vers la sensibilité par la culture.
L’acteur Ulrich Mühe est touchant dans la peau de l’officier Gerd Wiesler, dont la vie et l'univers se réduisent au quotidien que lui impose la Stasi. En effet, influencé par la froideur du parti, il semble ne rien éprouver et c’est donc sans sentiment qu’il surveille ceux dont on lui impose la charge. Ce couple d’artistes si parfaits à l’extérieur qu’il épie lui inspire, à priori, une profonde antipathie. Puis petit à petit, il commence à être fasciné par leur monde : derrière ses écouteurs, Wiesler est de plus en plus curieux et touché par de nouveaux horizons -ceux de la culture- qui jusqu'à présent lui étaient inconnus. L'exemple le plus flagrant dans le film est lorsqu'il laisser couler une larme en écoutant : « Sonate pour un homme bon ». Il entend Dreylan affimer qu’aucun homme ne peut être mauvais s’il est touché par cette oeuvre.


Doucement, il se sentira profondément concerné par l’avenir de se couple et commencera à le couvrir. Par exemple lorsqu’il faussera à plusieurs reprise le rapport.
L’image ne ressemble en aucun point aux couleurs fades des téléfilms, notamment grâce à une belle colorimétrie et un joli contraste, alternant couleurs chaudes et froides qui sont un vrai plaisir pour les yeux. Nous remarquons que la froideur de l’image s’applique à tout ce qui est extérieur ou nuisible au couple, seul l’appartement semble « chaud » et accueillant. L’attachement du spectateur aux personnages est favorisé par le rythme lent, qui permet un réel développement des caractères et nous ne pouvons qu’être touchés par leur humanité. La métamorphose progressive de Wiesler s’effectue avant la chute du mur mais montre déjà que l’évolution (donc la réunification) est en marche. Lui qui semblait avoir perdu toute émotion ressens admiration, pitié, compassion et amour. La vie des autres, se vit : elle ne se raconte pas.
Le son rend honneur à la somptueuse composition de Gabriel Yared et se déploie avec amplitude en version allemande ou française. La bande-son quand à elle est très complète, chaque bruit est reporté avec soin sauf dans les moments d’émotion pour laisser la possibilité au spectateur de se laisser envahir par celle-ci.

Nous ne pouvons qu’être boulversé de l’humanité et de la beauté de cette histoire.


Une critique "négative":

Ayant eu quelques difficultés à trouver une critique négative, j’ai finis par trouver celle-ci du magasine, Les Inrocks, dont j’ai pris l’extrait à mon goût le plus intéressant.
« Opérant un jeu trouble entre les apparences et la réalité, le film parvient - après une difficile mise en route - à instaurer, au début de son observation du couple, une véritable ambiguïté. Progressivement, l'appartement surveillé se confond avec une scène de théâtre où les personnages joueront leur vie. Tout en utilisant les ingrédients du thriller, le réalisateur vise un peu à côté... du côté d'un cinéma psychologique à la gravité appuyée frôlant la caricature du cinéma dit d'auteur. Plutôt que d'avancer au rythme haletant du suspense, le film préfère épouser une mécanique plus laborieuse et dissémine ainsi tout son beau potentiel cinématographique et romanesque. Le grand film sur la Stasi reste encore à venir, mais il y a du progrès. »

Amélie Dubois, Les Inrocks.


Cette critique négative semble montrer que son auteur n’a vu le film que d’un œil.
En effet, l’intérêt du film tient justement dans la lenteur qui nous laisse nous attachés aux personnages. Nous pouvons constater la réelle évolution des caractères dans toutes leurs splendeurs. C’est bien ce qui nous rends si sensible par rapport à cette histoire. Faire de ce film un thriller lui aurait enlevé tout intérêt car il aurait perdu sa note d’originalité et l’aurait rendu bien plus superficiel.
C’est sa complexité qui le rend intéressant, il nous chamboule réellement. Pas besoin d’en faire un thriller pour rendre ce film captivant et haletant.
La « caricature du cinéma d’auteur » ? Mais que veux donc dire Amélie Dubois par cette phrase ? Ferait-elle un effet de style ou sous-entendrait-elle que c’est une tentative ratée pour essayer de faire un grand film ?
Certes La vie des autres n’est que le premier long métrage de ce réalisateur néanmoins il démontre suffisamment de qualité pour être comparé aux grands noms du cinéma.
Il n’y a dans ce film aucune caricature, nous n’avons à faire qu’à un réalisateur de talent.
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